Le choix de la commune : préserver la qualité de l’eau avec une solution naturelle
La loi sur l’eau promulguée le 3 janvier 1992 consacre l’eau en tant que « patrimoine commun de la Nation. » Elle a renforcé l’impératif de protection de la qualité et de la quantité des ressources en eau.
Sur ce principe, les communes ont du se doter de systèmes de collecte et de traitement des eaux usées avant rejet dans le milieu naturel.
En 2002, Bonrepos-sur-Aussonnelle a mis en service une première tranche de la station d’épuration, basée sur une filière naturelle de filtration sur lit de roseaux. La capacité de la STEP dimensionnée pour une capacité de 500 eq/hab permettait l’épuration des eaux usées des habitations du centre du village (Le pigeonnier, Lagoutte, la rue de l’Aussonnelle, les lotissements de la Marnière, des Chênes et la zone d’activité).
Les analyses d’eau régulières réalisées sous le contrôle du SATESE (Service d’Assistance Technique aux Exploitants de Stations d’Épuration) ont permis de constater que la station était en mesure de satisfaire les limites en termes de norme de rejet vers le milieu naturel.
Le développement urbain et démographique de la commune a été à l’origine de la création de nouveaux réseaux d’assainissement (le Mondou, L’enclos, les Jardins de l’Aussonnelle, le chemin du Moulin, le Peyra). Ainsi, il s’avérait nécessaire d’accroître la capacité de traitement de notre station.
La deuxième tranche mise en service au premier trimestre 2014 permet de traiter au global une capacité de 1250 eq/hab. Conformément aux projections du Plan Local d’Urbanisme, la capacité actuelle permettra de recevoir les connexions des futures habitations.
A compter de 2014, une partie de la maintenance préventive sera externalisée et prendra en compte notamment un curage régulier des canalisations.
Principe de fonctionnement d’un système de filtration planté de roseaux à écoulement vertical
Les eaux usées passent à travers des bassins remplis d’un substrat minéral (sable, gravier) dans lequel sont plantés des végétaux subaquatiques : les roseaux (espèce locale adaptées au climat). Les roseaux développent un tissu racinaire et un réseau de galeries qui drainent, apportent de l’oxygène et servent de support aux bactéries aérobies. Ces bactéries, ainsi que la macrofaune du sol (lombrics…), ont un rôle de dégradation et de minéralisation de la matière organique, qui devient dès lors assimilable par les plantes.
Les roseaux ont un système racinaire très développé. Ces racines, spécialisées dans l’absorption de l’eau et des sels minéraux contenus dans le sol, accumulent des réserves et permettent à la plante de se fixer au substrat.
Au cours des processus d’absorption, les racines libèrent des glucides, des enzymes et d’autres nutriments, utilisables par les micro-organismes. L’intense réseau racinaire favorise donc la fixation des bactéries épuratrices sur les rhizomes. Elles abritent donc une flore bactérienne importante, qui se nourrit des effluents et dégrade la matière organique.
Outre leur implication, via leur système racinaire, dans la dégradation de la matière organique, les roseaux ont une action mécanique : avec le vent, ils cassent la croûte qui se forme à leurs pieds ce qui permet de limiter les phénomènes de colmatage et de garantir la perméabilité du filtre en surface. Cette protection est possible grâce au mode de croissance très rapide des racines. La rhizosphère génère un système décolmatant grâce aux racines tubulaires (rhizomes traçants) et aux nouvelles tiges qui poussent à travers le massif filtrant et les boues accumulées.
Les roseaux colonisent la totalité des casiers dès la deuxième année de fonctionnement.
Une fois par an, en automne, il faut couper la partie végétative des roseaux. Cette opération que l’on appelle le faucardage, permet d’apporter de l’oxygène aux bassins. En effet, en hiver, les roseaux sont secs et ne peuvent plus apporter de l’oxygène par leurs racines. En revanche les rhizomes étant creux et toujours en place, l’air circule à l’intérieur et c’est ainsi que se fait l’aération des bassins essentielle aux bactéries.